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Cadrans solaires

by Jean-Marc-Taitre

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1.
Mes Cousins 01:48
2.
L'Embellie 02:55
Elle est si belle Malgré les rides Comme une pomme prête à tomber, Il est sportif, Les tempes grises, Les années l’ont un peu voûté. C’est l’embellie, C’est la folie, C’est l’amour comme en Italie, Le paradis d’un second lit, C’est l’amour en flagrant délit. On l’a aimée Et adulée A vingt ans, elle était jolie, Il a craqué Pour la beauté Des fruits de la maturité. Il était beau, Joueur de polo, On l’a bien longtemps admiré, La canitie L’ennobli, Comment pouvait-il résister ? Leurs enfants qui Ont trente bougies En restent encore tout surpris, Femme et mari N’ont rien compris A ce qu’ils croient une maladie ! Rose est leur vie, Ils font envie Comme dans un roman de Delly, Ils sont amants, Ils sont amis, Ils ont quinze ans depuis midi. Qu’en sera-t-il De l’embellie Quand viendra la fin de leur vie ? Leur homélie C’est l’amour qui Pour toujours les a rajeunis.
3.
On la danse sans faire de vagues Dans les cabarets d’Ajaccio On se regarde les yeux dans l’vague On se laisse bercer par Mario. Il maltraite pas l’accordéon Le laisse souffler, reprendre l’air, Quand on rallume les néons Il prend la pause, c’est pour les nerfs ! La valse corse, Elle fait les jours et les nuits bleues, Rien ne vous force A la pratiquer au sérieux, C’est pas à Vienne Qu’elle trouverait droit de cité, Chacun la sienne, Ne cherchez pas à l’exporter ! Dans les calanques sous le ciel clair On se la passe au tourne-disque Et quand Doumé danse avec Claire, Eux, ils ne prennent aucun risque, Mais un pinzutu trop pressé Voulut entraîner sa moitié, Il redoubla les contretemps, On l’emmena incontinent. En stage sur le continent Un insulaire fou de la valse En fit un enregistrement, On l’écouta dans les palaces, Elle eut tout d’suite un succès fou, On la fredonnait sur les places, Elle remplaça le gambadou, La java et les autres valses. On a compris un jour en somme Que comme le rosé, ce produit, Ne s’apprécie, ne se consomme Que là où il nous a séduits. La valse corse reprit la mer, Ceux qui veulent la retrouver Ont rendez-vous tous les étés Sur les terrasses en plein air.
4.
Les premières joies sont indicibles, On vit, on fait ses premiers pas, Tous les bonheurs paraissent possibles A l’enfant qui rit aux éclats. Le grand espoir, ça se vit…ça ne se dit pas ! Quand on commence à parler d’elle, A la brandir comme un drapeau, C’est qu’elle s’en va à tire d’aile, Il n’en reste qu des lambeaux. La liberté, ça se vit…ça ne se dit pas ! Quand on parle d’elle au passé Avec des airs de nostalgie, Parce que le reste est tout tracé Et qu’le gâteau a trop de bougies… La jeunesse, ça se vit…ça ne dit pas ! Quand on se demande si l’on s’aime, Si le contrat n’est pas truqué, C’est qu’on doute un peu de soi-même, On s’interroge : qui a triché ? Le grand amour, ça se vit…ça ne se dit pas ! Quand on s’en va vers la vieillesse Sans savoir qu’elle est déjà là Et qu’un par un, ils disparaissent, Les amis des nuits de gala. On se dit : je suis vieux… mais ça ne se voit pas ! Quand l’ombre même du souvenir A disparu derrière le mur, On sait bien que l’on va partir, C’est à peine qu’on se le murmure… S’en aller, ça se fait…mais ça ne se dit pas !
5.
En me prom’nant dans Nice J’ai rencontré Bérénice, Au bar, elle m’entraîna Avenue Malausséna, Voici la simple histoire Au pied de l’Observatoire Dont je fus le héros Vieux chemin de Gairaut. C’était une comédienne Née près de la Madeleine, Elle faisait des écarts Du côté de Pessicart. La belle que voilà Draguait dans Gorbella, Elle attirait les gars Venus de la Mantéga. En deux temps, trois mouvements, Je devins son amant, C’est au Vallon des Fleurs Qu’elle m’offrit sa fleur, L’amour fut féerique A Saint-Pierre de Féric Et tout s’ensoleilla Pour elle, au cours Saleya ! Faudra qu’vous m’expliquiez, Boulevard de Riquier, Pourquoi à l’Arénas J’ai suivi cette bécasse, Où son mec l’attendait De la Digue des Français Et ils me plantèrent là, Direction : la Bornala ! De retour sur le Port, Je cafardais à mort, J’me trouvais prêt à tout A Rauba Capeou J’l’aurais bien étranglée, Promenade des Anglais Ou encore, si j’ose au Célèbre Bar des Oiseaux ! Je suis un peu feignant Comme tous ceux de Magnan Et j’ai perdu sa trace Dans les rues de Saint-Pancrace, Toutes les nuits je dors Chez moi à Saint-Isidore, Un jour, je l’oublierai A coups de vin de Bellet. Du choc qu’elle m’asséna Loin de la place Masséna, Heureus’ment, je m’console Sur l’Boulevard de Cessole, Faudra que vous m’aimiez Sur les hauteurs de Cimiez, Que vous m’applaudissiez Sinon, je file à Rimiez !
6.
Un jour, elle s’installa à portée de ma vue, Son arrivée soudaine me prit au dépourvu. Ce matin gris d’hiver où elle m’est apparue, J’aurais dû regarder l’autre bout de la rue Sa blancheur virginale, ses lignes presque pures, Sa silhouette évoquaient une page, une épure, Elle se tenait droit près de mon portillon, Je n’osais la saisir, j’étais comme un couillon A vue d’nez, sans lunettes, ça ne me disait rien, Je la mis à l’abri loin de ce temps de chien, La serrant contre moi, j’en respirai l’odeur, Je léchai goulûment son étrange fadeur. Devenu moins timide, je la mis sur la table, Trouvant par ce moyen la pose confortable, Je choisis un couteau pour mieux la maîtriser, Je m’aidai de mes doigts, enfin…j’improvisai ! Je parcourus ses courbes, à l’envers, à l’endroit, Elle n’eut bientôt plus aucun secret pour moi, Couchée sur mon bureau, elle s’abandonna, Et notre relation pour l’heure en resta là Je la connais par cœur cette fleur de papier, Elle reste à mes côtés jusqu’au 15 février, Je vous la donn’rais bien, elle me colle à la peau, Mais qui voudrait vraiment… de ma feuille d’impôts ?
7.
Quand je la vis au bar chez Bob Je la branchai vite sur mon job Je fus tout de suite convaincu Que j’m’intéresserais à son cas Je fus tout de suite convaincu Que j’m’intéresserais à son cas Je fus ému, je le confesse Quand elle me présenta ses frères Elle me dit : je viens de Maastricht Je sentis se gonfler ma joie Elle me dit : je viens de Maastricht Je sentis se gonfler ma joie Près de son jambon cornichons Je ne perdais rien de des boniments Elle me dit : devine où j’habite Tout en me caressant la barbe Elle me dit : devine où j’habite Tout en me caressant la barbe A la fin de la ratatouille Elle voulut voir mes belles montres J’accédai vite à sa requête Je lui sortis ma grosse Kelton J’accédai vite à sa requête Je lui sortis ma grosse Kelton Pour conclure du champagne brut Acheva de la mettre en rage Elle ne pouvait plus reculer Sur place je souhaitais l’enivrer Elle ne pouvait plus reculer Sur place je souhaitais l’enivrer J’accompagnais ma belle Agathe Dans l’espoir fou de voir sa chambre Dans un sinistre cabaret Je glissai mon doigt dans sa poche Dans un sinistre cabaret Je glissai mon doigt dans sa poche 7) C’était une jolie Tarbaise Elle refusa que je l’abrite Elle crut bon se défiler Juste quand j’allais l’enfermer Elle crut bon se défiler Juste quand j’allais l’enfermer Cette déception je me l’impute Je l’avais prise pour une poire Sous son allure un peu bonasse Au fond c’était une coquette Sous son allure un peu bonasse Au fond c’était une coquette Depuis cette affaire me perturbe Toutes les nuits je me masse fort Que ça me serve de leçon Je n’avais qu’à pas faire le drôle Ainsi le sort en décida Au moins je n’aurai pas le sida !
8.
Régimes 01:52
Je n’peux plus rentrer dans mes jeans Ma femme me pousse au club de gym Les vitamines et les enzymes M’ont poussé aux limites ultimes La bière et les grands millésimes Me procuraient des joies sublimes Chez moi, ils ont dit, unanimes Papa, commence un vrai régime ! J’ai supprimé tous les lipides Je me contente d’eau limpide Je regarde mon frigo, stupide Fermé pour cause de suicide A cause du pastis que j’supprime J’passe devant les bars en déprime Mon pauvre estomac se comprime Et j’ai des idées noires en prime Qu’adviendra-t-il de cette frime Qui m’a fait perdre cent grammes infimes Dans ce calvaire illégitime J’ai même perdu ma légitime Pour compenser ce vide horrible Je compose, je cherche des rimes J’écris des chansons, j’hallucine Et je débloque …à plein régime !
9.
Bagnoles 02:00
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12.
Bras ballants, nez en l’air, J’ai oublié l’horaire, Mes montres, je les perds, J’ai toujours mes repères Sur les mas, sur les pierres, Grâce aux cadrans solaires. C’est au pied de nos monts Qu’on fabrique les gnomons, Cette belle mécanique Ignore l’électronique Et les rouages pervers, J’aime les cadrans solaires. Sur les murs de la gare Les horloges m’égarent Je préfère être en retard, Je suis un vrai lézard Comme celui qui erre Sur le cadran solaire. Carpe diem, vis l’instant Sur ce témoin du temps, Les saisons filent pourtant A l’ombre du cadran Rien ne se récupère Sur les cadrans solaires. Celui de ma villa Se cache sous les lilas, Il faut le découvrir Dès que commence avril, Mes amis s’y réfèrent, C’est mon cadran solaire. Il est écrit, vois-tu, Qu’à son aigle pointu, La dernière heure tue. Certains s’y habituent, Moi, je ne peux m’y faire, Pauvre cadrans solaire !
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released March 19, 2015

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